摘要
La prise en compte du système immunitaire dans la lutte antitumorale a bouleversé le paradigme de traitement des cancers au 21e siècle. Les stratégies de traitements combinés, associant la radiothérapie à une immunothérapie, sont en implémentation croissante dans la pratique clinique. Dans ce cadre, les lymphocytes, qu'il s'agisse des lymphocytes infiltrant la tumeur, des lymphocytes du sang circulant ou des lymphocytes résidant au sein des ganglions, constituent des acteurs incontournables de l'immunité antitumorale cellulaire et humorale. La radiosensibilité importante des lymphocytes a été mise en évidence dès le début des années 1990. Avec les cellules de la muqueuse digestive, les lymphocytes font ainsi partie des types cellulaires les plus radiosensibles de l'organisme. En comparaison des anciennes pratiques de radiothérapie externe, les traitements actuels avec modulation d'intensité ont permis une amélioration considérable de la toxicité aiguë et tardive, au prix d'une augmentation importante du volume irradié à faible dose. Cela n'est pas sans conséquence sur l'incidence de la lymphopénie radio-induite, avec des implications pronostiques de celle-ci dans de nombreux types tumoraux. Ainsi, pour ne pas entraver l'action de l'immunité antitumorale et l'efficacité de l'immunothérapie, une prise en compte des lymphocytes comme un nouvel organe à risque à part entière s'avère indispensable. Dans cette mise au point, en s'appuyant sur les données actuelles de la littérature, nous commencerons par justifier la prévention nécessaire de la lymphopénie radio-induite, avant d'apporter les outils actuellement connus pour appréhender les lymphocytes comme un nouvel organe à risque multicompartiment. Enfin, nous élargirons la perspective en exposant des pistes pour faire évoluer la recherche dans ce domaine. Taking the immune system into account in the fight against tumors has upset the cancer treatment paradigm in the 21st century. Combination treatment strategies associating radiotherapy with immunotherapy are being increasingly implemented in clinical practice. In this context, lymphocytes, whether lymphocytes infiltrating the tumour, circulating blood lymphocytes or lymphocytes residing within the lymph nodes, are key players in cellular and humoral anti-tumor immunity. The significant radiosensitivity of lymphocytes was demonstrated in the early 1990s. Along with the cells of the digestive mucosa, lymphocytes are thus among the most radiosensitive cell types in the body. Compared to the old practices of external radiotherapy, current intensity modulated treatments have allowed a considerable improvement in acute and late toxicity, at the cost of a significant increase in the volume irradiated at low doses. This is not without consequence on the incidence of radiation-induced lymphopenia, with prognostic implications for many tumor types. Thus, in order not to hinder the action of antitumor immunity and the efficacy of immunotherapy, it is essential to consider lymphocytes as a new organ at risk in its own right. In this development, based on current data from the literature, we will begin by justifying the necessary prevention of radiation-induced lymphopenia, before providing the tools currently known to apprehend lymphocytes as a new multicompartments. Finally, we will broaden the perspective by outlining ways to develop research in this area.